Enregistré sous la houlette de Théo Miller (Infinite Mass, Mr. X, Placebo), God blesse regroupe des musiciens aussi divers que James Eller (Tony Banks, Julian Cope, Nick Lowe, The Teardrop Explodes), Jérôme Godet et Chris Taylor à la basse, Maxime Garoute et Clive Deamer (Jeff Beck, Dr. John, Champion Jack Dupree, Portishead) à la batterie, Franck Phan à la guitare (également co-compositeur de « Solution », « Sexe » et « Light The Way »), ou encore Martin Jenkins (Bert Jansch, Ocean Colour Scene, Black Box Recorder) à la programmation. Confiés à Eumir Deodato (Frank Sinatra, Aretha Franklin, Kool And The Gang, et la majorité des chansons de l’album Post de Björk), les luxuriants arrangements de cordes furent enregistrés par Wayne Wilkins, célèbre pour ses travaux aux côtés de Johnny Cash. De son côté, outre le chant, Damien assure l’ensemble des guitares et l’intégralité des claviers, dont de poignantes parties de piano prouvant que les neuf années passées au conservatoire furent particulièrement bénéfiques.
Soufflant le chaud et le froid, entre néo-romantisme (« So Gorgeous ») et pornographie (« ‘Sexe »), révolte contestataire (« Solution », « J’veux du nucléaire ») et poésie pure (« Saint-Pétersbourg », « Les hommes », « Menacés mais libres », « Les Condamnés »), l’ensemble s’achevant somptueusement dans le surréalisme exacerbé de « Voici la mort », Damien Saez radicalise son propos, dénonce la mondialisation, le pouvoir de l’argent, la haine, la violence, la guerre, et signe ici son projet le plus ambitieux, le plus flamboyant et le plus torturé, à l’image d’une génération dont les rêves semblent condamnés à errer entre le sens des mots et l’essence des notes, faisant de God blesse un précieux recueil à l’intention d’une jeunesse déracinée.